EMIT S. DE TIMIL

TRIVIAS

Découvrez les coulisses derrière l'histoire de Baxter et de ses amis. Vous n'avez pas fini le livre ? Pas de problème : une section indiquant les spoilers vous dira où vous arrêter 🙂

Un tour des États-Unis pour le repérage

La quasi intégralité des lieux dépeint dans le livre existe, aux emplacements spécifiés dans le livre. Pour arriver à ce niveau de détail, un tour des États-Unis a été nécessaire. Les villes de Miami, Tampa, Lakeland, New York, San Francisco et Los Angeles ont été filmées et photographiées dans les quartiers qui semblaient le mieux correspondre à l’histoire. 

Ainsi, le chapitre 0 dépeint la faune et la flore pouvant être trouvés dans les Everglades. À Lakeland, un fournisseur d’énergie dispose bien de locaux en face du Lake Mirror, tel que décrit dans le chapitre 1. Le quartier Ybor, à Tampa, est bien envahi par les poules, comme décrit dans le chapitre 2, et ainsi de suite. 

Une histoire storyboardée

Comme un film, J’attendrai le moment été pensé autour de séquence storyboardées avant d’être couché sur papier. La quasi-intégralité des scènes a été dessinée, afin de fluidifier l’action avant la phase d’écriture. En exemple, une partie des scènes du chapitre 1.

Sept ans de travail et quatre versions

Le projet J’attendrai le Moment a commencé en 2016. Après trois années de réflexion en terme de pré-écriture, un voyage de repérage des lieux a été effectué entre aout et septembre 2019. 

La phase d’écriture a durée un an, entre janvier 2020 et janvier 2021. Plus longue, la phase de réécriture a durée plus de deux ans pour la première phase (ajout et suppression de passage), six mois entre 2022 et 2023 pour la seconde (enregistrement des dialogues en audio pour affiner leur réalisme), et six mois de plus pour la dernière réécriture. 

Une bande son en 29 morceaux

La bande son initiale de J’attendrai le moment est le fruit de 4 années de recherche. Pensée à l’origine avec la volonté d’être aussi percutante que celles des films Gardiens de la Galaxie ou encore Baby Driver, celle-ci était composée de morceaux de divers artistes Funk, Indé et Électro. Néanmoins, afin d’éviter les risques légaux, une bande son originale a finalement été imaginée. Un chantier important, reposant sur plus de 25 morceaux.

⚠️ SPOILERS EN DESSOUS ⚠️

Une fin pensée autour de l'IA bien avant Chat GPT

Si depuis les origines de l’histoire, Baxter a toujours eu un mentor le guidant sur sa trajectoire, sa nature a changée au fil du temps, afin d’offrir un twist digne des attentes du lecteur. La piste de l’IA a ainsi été établie dès 2019. Cela était à l’époque inspiré des vidéos DeepFake (une technique d’IA pouvant reproduire un visage et une gestuelle proche d’un modèle humain) et des conséquences que pouvaient avoir ces vidéos sur les opinions de tout un chacun. L’ensemble a été extrapolé pour donner une IA pouvant répondre en temps réel en visio, et disposant d’un caractère similaire à son équivalent humain. 

Des noms aux inspirations diverses

Les noms de nombreux personnages sont issues de référence. La première concerne Thomas Pharell, dont le nom est inspiré de celui de Tim Ferriss, auteur du livre La semaine de 4 heures

Certains noms de personnages sont inspirés des musiciens du groupe Vulfpeck : le nom de famille d’Andrew Stratton est similaire à celui de Jack Stratton.

D’autres inspirations de noms sont liées à la pop culture, avec des références à Bioshock, Last of us, Matrix, ou encore Mr. Robot.

Deux scènes coupées

Deux scènes ont été retirées de l’histoire. 

La première est dans le chapitre 9 : il s’agit du rendez-vous à la banque, dont le ton burlesque ne correspondait plus à l’histoire.

La seconde est dans le chapitre 14 Point de passage. La relation intime entre Baxter et Helena était alors crue et détaillée, afin de montrer que le choix de Baxter, et par extension le fait de tromper quelqu’un ne se faisait pas sur un simple coup de tête, mais était une conséquence d’action, allant de déshabiller le ou la partenaire, au rapport en soi. Cependant, la teneur de ce passage étant trop en décalage avec l’histoire, celui-ci a été supprimé.

Rêve ou réalité ? Le choix appartient au lecteur

J’attendrai le moment est composé de deux fins alternatives, les chapitres A, B, C étant optionnels. Bien que des indices clairs indiquent laquelle des deux est véritable, cette notion ne doit pas avoir de valeur aux yeux du lecteur, qui doit être libre de choisir celle qui correspond à ces émotions et à sa volonté.

⚠️ SPOILERS AU-DESSUS ⚠️

Chapitre 5, Ce matin-là

Baxter s’exécute et démarre sa course dans les rues de Hyde Park, à Tampa en Floride, traversées par une douce brise synonyme de début d’automne. 

— Tu habites Hyde Park donc… c’est un chouette quartier, dit Thomas. Tu t’y plais ? 

— Oui. On y a emménagé avec ma femme à la fin de nos études, répond Baxter. Ça va faire 8 ans qu’on y est, maintenant. 

— Et vous êtes toujours dans le même appartement ? 

— Oui. On aimerait acheter une maison par ici, mais… c’est compliqué pour le moment. 

— Tout est compliqué de nos jours, l’ami. 

— Oui, mais pour nous, ça l’est vraiment. On a du mal à s’en sortir avec nos crédits étudiants, dit Baxter. Ma femme a dû prendre un poste de vendeuse dans un magasin de vêtements pour compléter son salaire de prof. Malgré ça, elle arrive à peine à épargner. On est encore loin d’avoir un apport acceptable pour compléter un crédit maison. 

— Je comprends, mais tu n’es pas le seul dans cette situation. Tourne à gauche et arrête-toi sur la place centrale.

— On s’arrête au Hyde Park Village ? 

— Tout à fait. Assieds-toi sur le premier banc que tu trouveras.

Au cœur du quartier portant le même nom, le Hyde Park Village est une place élégante, composée de magasins et restaurants chics. Arrivé au centre de celle-ci, Baxter trouve un banc auprès d’une grande fontaine et s’assoit.

— Qu’observes-tu autour de toi ? demande Thomas. 

— Voyons voir…, dit Baxter en se concentrant. Il y a plusieurs magasins ouverts, surtout des magasins de vêtements et de bijoux. Il y a déjà beaucoup de monde à l’intérieur… c’est étonnant vu l’heure. 

— Est-ce vraiment étonnant, l’ami ? Les magasins sont pourtant les temples des créatures les plus appréciées des entreprises : les consommateurs. Toute leur vie, ces personnes ont été conditionnées à consommer plus qu’elles ne produiront jamais de valeur. Créées de toute pièce par la publicité et le marketing, elles construisent leurs identités autour des séries, films, contenus de réseaux sociaux et influenceurs qu’elles regardent ; s’approprient les codes que ces supports marketing transmettent, et s’empressent d’acheter tout ce qui leur permet de se conformer à ce qu’elles pensent être, sans même réaliser qu’elles n’ont jamais eu le choix d’agir autrement. Ils font de la consommation une raison de vivre, une obsession qui dicte le rythme de leur vie, et à même d’expliquer leur déficit d’épargne, ou pire, leur abondance de dettes. La majeure partie d’entre eux n’a aucune idée de comment mettre de côté un peu d’argent, mais cela est volontaire, car leur enseigner cette notion nuirait aux intérêts économiques de ceux qui créent les règles du jeu. En ce sens, et bien malgré eux, ils sont les piliers zombifiés de notre société. Piliers, car indispensables au bon fonctionnement de notre société de consommation. Zombifiés, car ils sont incapables de comprendre ce qu’ils font, et pourquoi ils le font.

— Heu… je ne suis pas sûr de comprendre. Tout le monde ne peut pas s’offrir ce qu’il y a dans ces boutiques. J’ai beau vivre dans le même quartier qu’eux, je suis dans l’incapacité de m’acheter ce qui est vendu ici. J’en connais qui donneraient cher pour pouvoir s’offrir ces mêmes vêtements et sacs à main. Eux, ils l’ont en un claquement de doigts. 

— Je vois… laisse moi t’éclairer davantage sur la nature humaine, l’ami. Lève-toi et prend la première rue direction sud. 

Baxter se lève et reprend sa course. Il sort du Hyde Park Village et arrive dans une rue résidentielle. 

— J’y suis, dit Baxter. 

— Très bien. Peux-tu me décrire ce que tu vois ? 

— Pas mal de choses. Des lézards me passent entre les pieds, dit Baxter venant d’en éviter un. Ils sont partout. Et des écureuils montent aux arbres. Bien sûr, il y a des maisons avec des pelouses bien tondues en façade. 

— Peux-tu me décrire ces maisons ? 

— Disons qu’elles sont toutes différentes. Certaines sont en bois, d’autres en béton. 

— Elles sont différentes, répète Thomas. De tailles différentes ? 

— Oui, également. Plus j’avance vers la baie, plus elles semblent grandes. 

— D’accord. J’aimerais savoir, peux-tu m’indiquer le modèle de la voiture garée auprès de la maison la plus proche de toi ? 

— Attends un peu…, dit Baxter en scrutant discrètement. C’est une Audi A5, couleur bleue métallisée.

— En voilà un beau modèle. À présent, comment est celle du voisin ? 

— On dirait une Audi également, mais un autre modèle. C’est une S5. 

— Je vois. Le modèle supérieur donc. Tu commences à saisir ? 

— Attends…, dit Baxter soudainement saisi par un sentiment d’épiphanie. On dirait qu’ils font tout pour avoir mieux que leurs voisins. 

Thomas commence à applaudir. 

— Bingo, l’ami, dit Thomas. Voisins, familles, collègues… Aujourd’hui, tout le monde veut se sentir différent, et il y a une raison à cela. Ne t’es tu jamais demandé pourquoi nous sommes fascinés par les héros dans les films et les séries qu’on regarde ? Pourquoi apportons-nous de l’attention à ces influenceurs qui transforment leur vie factices en histoires ? Pourquoi les hommes et femmes jouant dans nos publicités sont aussi charmants ? Parce que nous sommes conditionnés à désirer, puis à vouloir plus que ce que nous possédons, afin de nous sentir toujours un peu plus uniques. Ah… être unique. C’est cool. On fait des études sensationnelles, on s’achète une voiture exceptionnelle, on fait des voyages démentiels, et on s’achète une maison qui semble extraordinaire. Cool, vraiment. Jusqu’à ce qu’on réalise que mieux que nous existe dans le monde réel, et que l’herbe est peut-être plus verte dans le jardin d’à côté. Et c’est là que la machine s’enraye, que le citoyen lambda troque projets et rêves pour la pire monstruosité de notre société capitaliste : la volonté de réussir mieux que son entourage, dans le seul but de satisfaire son petit ego personnel, en concrétisant cette réussite par une possession de biens matériels produits en masse de meilleure gamme que ceux de nos proches, au lieu de la définir comme la création d’actions utiles à la société. Cette volonté honteuse finit par les démanger, avant de devenir obsessionnelle, au point de ne plus leur permettre d’apprécier leurs biens ayant des valeurs inférieures à ceux possédés par leurs proches. Ils consacrent ainsi cinq jours par semaine à travailler en vue de rembourser ces crédits contractés dans l’unique but d’en mettre plein la vue aux autres. C’est ça, avoir ce que l’on veut en un claquement de doigts. Triste vie finalement, non ? 

Baxter sent son coeur s’emballer. 

— Je crois que je commence à comprendre, dit-il.

À propos de l'auteur

Auteur et compositeur depuis son adolescence, Emit S. De Timil est également consultant en marketing freelance auprès de nombreuses marques de renom. 

Indépendant par conviction, il voulait une vie qui s’adapte à ses envies de libertés, où la véritable richesse serait le temps plus que l’argent. Après avoir voyagé et vécu de nombreuses années à l’étranger, notamment en Inde, (où il est devenu professeur de yoga), mais aussi en Guadeloupe et en Grèce, il a compris qu’il devait ajouter une dimension à sa vision : celle du sens que l’on donne à son temps. Un sens qu’il articule autour de ses projets, mais aussi de moments avec les personnes qu’il aime. J

’attendrai le moment, son premier livre, est ainsi une conséquence de cette réflexion, et, au travers de l’ascension de Baxter, une volonté de partager cette réflexion à une génération en quête de sens.